Il est depuis toujours amoureux d’une terre, la sienne. A 37 ans, le photographe algérien Sofiane Bakouri porte sur elle, sur ceux qui l’habitent et l’arpentent, un regard juste, sensible, affûté.
Il sait habiter toutes les nuances d’une étendue pierreuse ou saisir à la volée les ombres d’un visage, attraper d’un coup d’œil agile le chant qui s’échappe d’une poitrine révoltée ou capturer, dans une masure de montagne à l’abandon, la chaleur d’un feu qui crépite.La photographie était une passion dévorante, il en a fait un métier. Initié aux arts visuels et à la création documentaire, il s’appuie sur une solide formation technique, sanctionnée par un diplôme. Il est lauréat de plusieurs concours.
Ses œuvres ont été exposées à Bruxelles, Strasbourg, Sfax, Perpignan, Alger, Brasilia. D’un bout à l’autre de l’Algérie, il anime des ateliers photographiques ; sa pratique, il aime la partager, au gré des rencontres où dans le monde associatif à l’ombre duquel grandissent de jeunes talents. Il appartient à une génération d’artistes généreux, tisseurs de lien social, attentifs à ce qui éclot sur les ruines d’un monde condamné ; comme photographe de presse, il a la probité de ceux qui savent, dans cette ère d’immédiateté médiatique, la charge d’une image. Les siennes ne mentent pas.
Dans les pages des journaux algériens ou dans celles de la presse internationale, elles disent des réalités crues, florissantes, inattendues : celles qui refaçonnent une société en mouvement, trop longtemps prisonnière d’une iconographie coloniale suffocante, puis d’une imagerie officielle toujours prompte à ravaler le peuple au rang de foule, les individus, à celui de sujets.
De ses pérégrinations en Algérie et dans tout le Maghreb, Sofiane Bakouri rapporte, dans une exubérance de couleurs ou dans la pénombre de ses noirs et blancs, des scènes, des portraits, des paysages incandescents, beaux précipités de la vie telle qu’elle va dans l’incomparable lumière de cette Afrique du nord qui trébuche, se perd, se relève, se cherche sans trêve un chemin d’émancipation.
De ses pérégrinations en Algérie et dans tout le Maghreb, Sofiane Bakouri rapporte, dans une exubérance de couleurs ou dans la pénombre de ses noirs et blancs, des scènes, des portraits, des paysages incandescents, beaux précipités de la vie telle qu’elle va dans l’incomparable lumière de cette Afrique du nord qui trébuche, se perd, se relève, se cherche sans trêve un chemin d’émancipation.
Texte de Rosa MOUSSAOUI journaliste a L'HUMANITE